Comment Choisir Une Imprimante 3D ❓ (ou autre CNC)

L'Atelier Prospère
du Jeudi

[ #10 ]
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21 décembre 2023
Bienvenue pour ce dixième rendez-vous hebdomadaire 😀
Réflexions, conseils, fabrication, entrepreneuriat : j'essaye chaque semaine de vous apporter de la valeur et de la bonne humeur.
(Et vous donner quelques nouvelles de mes activités et offres.)
Merci de partager avec les copains potentiellement intéressés, ils peuvent voir les anciens numéros et s'inscrire ici.
Le titre du jour est une question qui revient fréquemment dans les messages que je reçois, notamment au sujet des imprimantes 3D.
Je vais parler ici des machines CNC (Commande Numériques Contrôlées) qui est une vaste famille. Au niveau amateur on trouve essentiellement :
  • Les imprimantes 3D
  • Les découpeuses par fil chaud
  • Les fraiseuses
  • Les découpeuses laser
(Au niveau industriel il y en a bien d'autres : tours, jet d'eau, plieuses, centres d'usinage, machines de shape, traceurs...)

La problématique de l'offre pléthorique

Trop de choix tue le choix. Et pour le coup sur les imprimantes 3D et les découpeuses laser, question pléthore, on est servi !
Les entreprises chinoises on en effet enclenché le braquet en 2016 en mixant deux technologie Open Source :
  • L'impression 3D, en utilisant l'architecture globale de la Prusa i3 de Prusa Research
  • Le système de guidage VSlot d'Open-Builds
Les imprimantes CR10 (2016) puis Ender 3 (2018) sont alors nées, suivies d'une foultitude de clones.
Pour les producteur asiatiques et leurs revendeurs, c'était la belle vie, le marché était encore enthousiaste et des machines passables trouvaient preneur sur la base de prix cassés, de jolis dessins 3D, et de youtubeurs pas toujours très sérieux.
Maintenant que le marché de l'imprimante 3D s'est assagi, les fabricants cherchent d'autres débouchés et ils se sont lancés dans la production de découpeuses laser avec la même recette.
Et on se retrouve à nouveau à ne plus savoir où donner de la tête.

La problématique de l'envie et du prix

  • On visionne en boucle des réalisations étonnantes
  • On voit une opportunité d'avoir une machine dite formidable
  • Au tiers du prix d'une machine reconnue fiable
  • Ça ne doit pas être si compliqué que ça, non ?
  • Et puis je suis débrouillard et bricoleur, non ?
  • D'ailleurs tata Simone m'appelle chaque fois qu'elle ne trouve plus son raccourci Google (pas Régis, moi !)
  • Et puis les perceuses Lidl, elles sont pas chères et elles sont super (d'ailleurs mon plombier en a une)
  • Et puis il y a plein de forums si j'ai un problème
  • (Puisque c'est Open Source)
  • Et crac,
  • On craque !
L'autopersuasion, c'est quelque chose, non 😉
Je vous rassure, c'est juste... humain (et j'en suis aussi victime).
Bon, OK, et on fait quoi avec tout ça ?
Et bien on essaye de recadrer les choses en fonction de nos objectifs et de notre intérêt.
Et surtout, on arrête de se baser uniquement sur le critère du prix (bas) et on regarde ce qu'il y a sous le capot !

Les critères essentiels

Pour choisir une machine qui doit vous accompagner fidèlement pendant des années - sans vous arracher les cheveux - je considère qu'il faut répondre à plusieurs questions :
  1. Quel va être mon usage ?
  2. Quel est mon niveau (et donc mon besoin d'assistance) ?
  3. Quel est le sérieux du fabricant (qualité, prise en compte du client, mises à jour...)
L'usage : Voulez-vous produire des pièces fonctionnelles rapidement ou voulez-vous bricoler votre machine, la modifier, l'améliorer ?
Les deux sont possibles, ce n'est pas un souci, mais vous devez être très clair avec ça (écrivez-le sur une feuille).
Votre niveau : Êtes-vous débutant dans le domaine abordé, ou bien un expert qui sait très exactement où il met les pieds ? Et donc avez-vous besoin d'un écosystème très abouti (logiciel abouti, préréglages, documentation fournie et à jour, etc.)
Ce n'est pas du tout la même approche (là aussi notez où vous en êtes).
Le sérieux du fabricant : Pouvez-vous compenser un manque de fiabilité par de la compétence personnelle ? Avez-vous besoin de précision et d'un bel aspect pour vos pièces ? Voulez-vous un SAV réactif (et idéalement pas de SAV si le contrôle qualité est sérieux) ?
Encore une fois, il n'y a pas de meilleur choix, juste celui qui vous correspond.
Vous noterez que le prix n'entre pour le moment pas en compte.
Le prix est une conséquence de votre besoin, pas une donnée de départ.
C'est seulement une fois vos vrais critères appliqués, que vous pouvez comparer le prix des candidates restantes.
Il pourra alors vous servir pour arbitrer, ou différer.
Si vous utilisez le prix comme donnée de départ, vous avez 80% de risque d'être déçu !

Grille de lecture de vos critères

Cette réflexion relativement simple vous permet maintenant de voir le type "minimal" de machine qu'il vous faut.
Usage :
  • Si vous voulez produire des pièces fonctionnelles rapidement, il vous faut une machine "pousse-bouton" : reconnue fiable, avec un logiciel abouti et de nombreux préréglages.
  • Si ce qui vous intéresse c'est plus la machine en elle-même que les pièces qu'elle produit, vous pouvez en prendre une premier prix et vous amuser à la "tunner" comme la R12 de tonton Jacky (avec ses couvre-sièges à billes).
R12 ou Dacia1300
OK, c'est une Dacia 1300, par une Renault 12,
mais 1/ c'est la même voiture
et 2/ ce n'est pas la voiture que vous regardez

Niveau :
  • Si vous êtes débutant, vous êtes à la recherche d'un éco-système complet, qui prend en compte l'utilisateur en lui fournissant des notices et un support, et en français si possible.
  • Si vous êtes un expert, vous pouvez vous permettre de prendre une machine fournie "nue" et l'utiliser avec vos outils logiciels habituels.
Sérieux du fabricant :
  • Si vous n'avez ni temps, ni compétences ou outillage pour réparer un éventuel manque de qualité au niveau de la fabrication, vous devez vous orienter vers un fabricant fiable, facile à joindre et au SAV reconnu.
  • Si vous êtes prêt à échanger une grosse remise tarifaire contre une incertitude sur la qualité et que vous avez les compétences pour suppléer, les machines low-cost vous tendent les bras !
Vous l'aurez deviné, dans les trois axes ci-dessus, la première solution vous orientera à chaque fois vers une machine plus chère que la deuxième.
Le ratio de prix peut aller de 1 à 4 pour des fonctionnalités qui semblent identiques sur le papier, mais une facilité d'usage bien différente.
Alors en cas de budget insuffisant, il vaut souvent mieux attendre et économiser que se précipiter et le regretter.
Prenez une voiture à 9000€ et une à 36000€. Elles auront toutes les deux des sièges, des portes, un volant, une carrosserie, un moteur, des freins...
Elles vous permettront toutes les deux d'aller d'un point A à un point B.
Mais pas avec le même confort ou agrément d'utilisation, pas avec la même robustesse sur le long terme.
Et bien c'est pareil pour les trios machine-fabricant-ecosysteme des CNC amateurs.
Si demain je devais (moi, Renaud) acheter une découpeuse CNC par fil chaud ou une imprimante 3D
Pour la CNC fil chaud, si j'ai besoin d'un ensemble machine + logiciel performant et d'un support réactif en français, j'irais sans hésiter vers le kit complet de la MC4X que je produis 😊
Bien entendu je suis complètement biaisé en vous disant ça puisque c'est ma création et ma production.
Mais c'est aussi - à ma connaissance - la seule machine qui coche toutes les cases nécessaires pour passer rapidement à la découpe des pièces sans galérer des années pour la fabriquer et apprendre à l'utiliser.
Alors passez commande sans tarder si vous cherchez une CNC fil chaud à la fois compacte et performante, les quantités sont limitées.
Pour l'imprimante 3D, je serai actuellement tiraillé entre deux modèles.
Si je suis très pressé et que le budget n'est pas un problème, j'aurais tendance à aller vers une Prusa MK4.
Elle est bien concurrencée par les BambuLab X1 et P1, mais si je n'ai pas besoin du multi-couleur je trouve que l'écosystème, la fiabilité, et l'accessibilité de la tête d'impression font pencher la balance en faveur de la Prusa.
Si je ne suis pas pressé, j'attendrais 3 ou 4 mois pour voir des retours détaillés sur la BambuLab A1 et son système multi-couleurs.
Les imprimantes de cette marque font beaucoup parler d'elles - en bien - pour leur qualité d'impression et facilité d'usage.
L'écosystème n'est pas aussi abouti que celui de Prusa pour un débutant, mais pour un bricoleur un peu dégourdi ça semble un bon plan.
Et si cette A1 fonctionne bien, on aurait alors une machine à la qualité reconnue + un système multi-couleur efficace + une tête accessible pour quasiment la moitié du prix d'une Prusa (et là oui, le prix arbitrera en faveur de BambuLab).
Attention : Ce sont des avis personnels, non sponsorisé, qui n'engagent que moi, et que je donne sur la base de témoignages d'amis qui ont ma confiance, je n'ai pas testé personnellement ces imprimantes 3D.

L'Univers de l'Atelier Prospère

Allez hop, on parle un peu entrepreneuriat et structuration de la pensée. (Fait rouler tes cellules grises Jacky, pour que la batterie ne se décharge pas.)
Cela faisait un moment que je ressentais le besoin de mettre sur le papier la structure de tout ce que je propose ou ai proposé depuis 10 ans.
L'idée du titre "l'Atelier Prospère" a été un premier pas en ce sens, mais je n'en ai pas tout de suite compris la portée.
Et puis à force de tourner autour de ces deux mots depuis deux mois, je me suis rendu compte qu'ils ne m'étaient pas tombé dans l'idée par hasard :
  • L'Atelier, c'est l'endroit où le Bricoleur aime être, que ce soit pour faire du modélisme, shaper des surfs, concevoir en 3D, faire de la menuiserie, souder de la cornière, faire de l'impression 3D, réparer un moteur... Qu'il soit coin de table ou hangar, ce terme générique rassemble toutes les pratiques dans un même état d'esprit, celui du type (ou de la typette) qui aime utiliser son cerveau, ses yeux et ses mains pour fabriquer (et éventuellement transmettre).
  • et Prospère, c'est un adjectif qui fleure le bonheur, le plaisir, la réussite, la satisfaction, l'équilibre aussi, ce qu'on recherche tous dans nos vies finalement. Avec en prime une petite connotation "argent" qui en intéressera certains (dont je fais partie, vous l'aurez compris).
Sous ce chapeau enfin pertinent, j'ai - enfin bis - réussi à ranger mes productions.
Dans 5 tiroirs.
Les voici (vous pouvez cliquer sur l'image pour la voir en plus grand) :
schéma de l'Atelier Prospère
Chacun de ces tiroirs est une "verticale" dans le langage des entreprises et du business. (Oui, une verticale représentée horizontale, je sais 😁)
Pour péréniser mon activité il me faut maintenant stabiliser, renforcer (ou créer) chaque verticale. Voire même en supprimer une si elle n'est pas/plus pertinente et que je me disperse.
Mais quoi que je fasse, avec cette vision d'ensemble je saurai toujours où je me situe et sur quoi je travaille. Cela rendra mes décisions de solopreneur beaucoup plus facile.
Je me dis d'ailleurs qu'il doit y avoir moyen d'appliquer ce même principe à la vie personnelle.
Qu'en dites-vous ?
N'hésitez pas à me partager vos propres schémas pro ou perso en répondant à ce mail.
Merci beaucoup de m'avoir lu et à jeudi prochain,
Renaud
PS: Merci à tous pour vos retour sur les derniers numéros, c'est motivant et souvent très intéressant.
PPS: Saviez-vous qu'on écrit "etc.", et pas "etc..." ? Et que le point est un point d'abréviation qui peut donc être suivi par une virgule ou une minuscule si ce n'est pas la fin d'une phrase (car c'est l'abréviation du latin et cætera) ? Et paf, certain d'entre vous ont appris un truc 😉

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